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"L’amitié franco-allemande nous est absolument indispensable"

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Il y a 56 ans était signé le Traité de l’Elysée, qui portait l’ambition d’ancrer la réconciliation franco-allemande dans la société. La Mayenne et la Souabe tissent des liens depuis longtemps. Olivier Richefou, Président du Département et Martin Sailer, Président du Berzik de Souabe, échangent sur ces liens forts.

La Mayenne et la Souabe entretiennent depuis longtemps des liens forts. Pourquoi cette volonté ?

Martin Sailer : Le couple franco-allemand constitue un socle fondamental de l’Europe actuelle. En particulier, la Souabe et la Mayenne en donnent un bon exemple tant au niveau régional qu’au niveau communal. Cette amitié nouée depuis les années 60 par les chambres de commerce des deux territoires, est consacrée dans un partenariat régional signé en 1987.

Le partenariat qui existe depuis plus de 30 ans entre le Bezirk de Souabe et le Département de la Mayenne démontre la manière dont l’idée européenne peut se réaliser.

Olivier Richefou : En effet, cette volonté de nos deux régions s’inscrit dans la droite ligne du rapprochement de nos deux pays initié par nos pères dès le début des années 1950, à la fois pour rendre la guerre matériellement impossible, avec la mise en place de la fameuse communauté du charbon et de l’acier, mais aussi et surtout afin de rétablir la confiance entre nos deux peuples par la mise en place de coopérations qui visent à nous rapprocher aussi plus localement, aux plus près des citoyens français et allemands, par exemple aux niveaux estudiantin, culturel ou encore environnemental. J’y suis très attaché car l’amitié franco-allemande nous est absolument indispensable en ce qu’elle est la condition sine qua non de la stabilité politique en Europe, ainsi que de sa prospérité matérielle.

La France et l’Allemagne sont l’un pour l’autre des partenaires économiques majeurs mais la paix ne repose pas seulement sur les échanges commerciaux ou financiers et chaque acteur local a le devoir d’oeuvrer à son niveau pour maintenir étroites ces coopérations, dans la mesure où notre amitié s’est construite et s’entretient sur la connaissance de l’autre, nécessaire à sa compréhension.

Martin Sailer: D’étroites relations sont perceptibles dans les 22 comités de jumelages, à l’occasion de rencontres de jeunes et de scolaires, mais aussi dans les échanges entre professionnels de différents domaines culturel et social. La dimension touristique n’est plus mise en avant, cependant  nous échangeons plutôt sur nos savoirs-faire dans le domaine des énergies renouvelables, de l’environnement et des ressources naturelles, du développement urbain, du système éducatif et de la formation. Depuis toujours, apprendre l’un de l’autre constitue la valeur ajoutée majeure de ces rencontres.

Chaque année, des sélections de 4 pays européens s'affrontent dans un tournoi de football. Une occasion parmi d'autres de tisser des liens entre les jeunes.

Parmi ces liens qui unissent nos deux territoires, beaucoup concernent notamment les plus jeunes. En quoi est-ce important de les associer dans ces échanges ?

Olivier Richefou : Il est primordial de les y associer car c’est eux qui seront la France et l’Allemagne de demain. Par ailleurs, les nouvelles générations qui n’ont bien sûr pas connu l’horreur de la guerre ni la joie de la paix retrouvée ne peuvent avoir spontanément le même rapport à celles-ci que leurs aînés. Il est donc nécessaire de perpétuer ce travail d’échange, qui lui-même repose sur la transmission, clé de sa permanence.

Martin Sailer : Les rencontres de jeunes occupent une place prépondérante dans notre travail partenarial avec le Département de la Mayenne. Apprendre à se connaître mutuellement élargit les horizons de nos jeunes, cela favorise la compréhension interculturelle et contribue de fait au travail essentiel en faveur de la paix et de l’entente européenne. Les jeunes recherchent des solutions communes aux questions environnementales, à la justice sociale ou encore au chômage qui les touchent. C’est justement en ces temps de retour du nationalisme en Europe qu’il est de notre devoir de soutenir et de faciliter la compréhension entre les peuples et les régions à travers les programmes d’échanges et les rencontres internationales de jeunes. Il s’agit pour nous d’une obligation et d’une chance d’ouvrir la voie sur laquelle l‘Europe doit continuer d’avancer.

Olivier Richefou : J’ajouterai ainsi en l’espèce que la coopération économique, culturelle, environnementale ou encore internationale qui nous unit à l’Allemagne se compose d’une autre dimension : la coopération intergénérationnelle, qui ne peut exister sans que les jeunes y soient étroitement associés.

L’Europe traverse en ce moment une période d’incertitudes mais il y a ici malgré tout un facteur de stabilité sur lequel s’appuyer. J’ai la conviction que les jeunes générations en France et en Allemagne ont bien compris que notre amitié n‘était pas une option politique mais bien la clé de voûte de tout l’équilibre continental.

Des projets pour continuer de faire vivre ces échanges entre la Mayenne et la Souabe ?

Martin Sailer : Depuis 2002, le Bezirk de Souabe soutient la rencontre internationale des
4 Régions pour l’Europe, avec ses régions partenaires de la Mayenne, de Suceava (Roumanie) et de Tchernivtsi (Ukraine). Celle-ci se déroule chaque année tour à tour dans une des régions. Le tournoi de football des U-16 des 4 régions occupe une place centrale dans cette rencontre. Depuis 2010 un projet culturel dont le thème est décidé par la région hôte, complète le programme. Au-delà de l’échange culturel et sportif, les jeunes découvrent la région d’accueil dans le cadre d’excursions communes et ont l’occasion par le jeu et le loisir de dépasser les frontières en apprenant à se connaître.

De plus, nous sommes résolus à encourager de façon analogue, les échanges de jeunes dans le cadre de rencontres dans les communes partenaires, les écoles ou encore les associations.

C’est pourquoi j’espère que nous serons en capacité de construire l’avenir de ce partenariat avec autant de succès que par le passé et de continuer à approfondir les relations amicales entre nos deux régions. Telle est notre contribution à l’entente entre les peuples et pour la paix en Europe.

Olivier Richefou : À l’occasion de la rencontre du 1er trimestre 2019, les deux collectivités vont définir leur feuille de route pour mettre en place des actions de coopération dans les domaines de compétences partagées, en particulier dans les domaines de la jeunesse, de l’action sociale, du handicap, de l’environnement et de l’éducation en s’appuyant notamment sur les acteurs locaux respectifs.

La multiplicité des domaines de coopération vise à conserver la vitalité de nos échanges en soutenant les actions portées par les partenaires Souabe-Mayenne. Je pense moi aussi spontanément au projet sportif et culturel des 4 Régions pour l’Europe en lien avec le district de football et je tiens à souligner que les échanges des comités de jumelages et des établissements scolaires ont bénéficié à près de 350 jeunes Mayennais en 2018.

Nous souhaitons également la constitution d’un 23ème comité de jumelage Souabe-Mayenne d’ici 2021, pour lequel un candidat s’est déjà déclaré côté Souabe, preuve de l’intérêt manifesté outre-Rhin pour l’approfondissement de nos relations.

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Type éditorial