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Ambassadeur
02/11/2021

Une santé olympique : Gabriel Bordier, athlète de haut niveau et futur médecin

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Athlète de très haut niveau, le marcheur Gabriel Bordier est aussi un futur médecin. Avec brio, il mène les deux passions de front.

C’est en marchant qu’il arrive au rendez-vous fixé sur la piste du stade Robert-Hubert de Saint-Berthevin. Ne pensez pas que Gabriel pousse l’excellence jusqu’à ne se déplacer qu’à pied, c’est tout bonnement plus pratique quand on habite à 200 mètres du stade...

Sur cet anneau de tartan, le licencié de l’US Saint-Berthevin a connu ses premières sensations sportives. Après avoir expérimenté plusieurs disciplines de l’athlétisme, il développe des affinités avec la marche athlétique, plus attiré par l’endurance que par le sprint : « En plus, Saint-Berthevin accueillait régulièrement des meetings nationaux où des athlètes du club comme Mandy Loriou performait. » Cet environnement a favorisé son choix de la marche athlétique. Gabriel laisse rapidement entrevoir des aptitudes sportives, mais également techniques, si essentielles à ce sport : « Ce fut rapidement mon point fort. J’ai très tôt maîtrisé le bon geste. » Jambe tendue et un pied constamment au sol, de cette combinaison naît une drôle de démarche à respecter sous peine d’élimination : « Quand la technique est maîtrisée, vous ne consacrez plus de séances dédiées. Et en compétition, je ne suis pas obnubilé par les cartons d'avertissement et je reste concentré sur la course. » Au sein des jeunes catégories, Gabriel progresse et grappille des secondes, puis des minutes sur les distances officielles. Grâce à l’expertise de ses entraîneurs, Gilbert Belin puis Gérard Lelièvre, le cercle vertueux est enclenché : prendre du plaisir à s’entraîner, battre son record, s’entraîner plus fort, battre à nouveau son record. En 2017, le Mayennais décroche sa première médaille internationale, du bronze, au championnat d’Europe espoir. En 2018 et 2019 suivent trois titres nationaux sur 10 et 20 km, puis une première participation aux Mondiaux d’athlétisme de Doha en 2019 pour laquelle il obtient une 24e place, un classement qu'il réitère aux Jeux olympiques de Tokyo, toujours sur 20 km. Le nombre 24 semble lui coller à la peau. Les plus superstitieux y verront un signe encourageant dans la perspective des JO de Paris... en 2024 !

Un doc en forme olympique

À bientôt 24 ans, Gabriel s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire. Sur la couverture de ce livre imaginaire, on pourrait lire En marche vers Paris 2024. Il serait cependant indispensable d’y ajouter le sous- titre Hippocrate en marchant. Athlète de haut niveau, Gabriel est aussi un brillant étudiant en médecine à la faculté d’Angers : « J’ai terminé ma 6e année en juin et je commence mon internat le 1er novembre prochain.

J’ai choisi la spécialité rhumatologie », précise-t-il. Passionné par les sciences en général, de la vie et de la terre en particulier, Gabriel se définit lui-même comme « une tête de scientifique. Maths, physique, SVT ont toujours été mes matières fortes. » Après un bac S décroché haut la main au lycée Ambroise-Paré de Laval, Gabriel intègre la faculté de médecine, ayant pris le soin de mettre le sport entre parenthèses quelques mois : « Ce fut néanmoins une belle surprise. » Depuis, Gabriel avance à son rythme. La question brûle alors les lèvres : « Comment conciliez-vous longues études et carrière sportive de haut niveau ? » La réponse fuse : « Une bonne organisation et de la méthode ! » Et de développer son propos : « J’ai d’abord fait une croix sur beaucoup de soirées. Je respecte des règles du bon sens, faciles à appliquer : bien dormir, bien s’alimenter, bien s’hydrater. » Le travail et l’entraînement complètent évidemment ce tableau. Voilà pour le basique. « J’ai besoin de lier les deux. Je ne peux pas poser mon sac de sport et enfiler une blouse blanche pour une séquence de six mois sans marche. Le contraire est également vrai », dit le carabin. Médecine et marche athlétique s’entremêlent : « J’ai besoin de stimulation intellectuelle comme de la marche athlétique pour assouvir un plaisir. L’un ne va pas sans l’autre et je n’aurais pas la même sérénité à l’entraînement si je n’avais pas mes études de médecine à côté. » Jamais ce sentiment coupable de ne pas être au bon endroit ne s’invite sur la piste ou dans un couloir d’hôpital. Anima sana in corpore sano*.

Optimiser le temps pour le rendre plus fécond, voilà comment Gabriel envisage sa route jusqu’à Paris 2024. La marche donnera le tempo lors de ces trois prochaines années : « Paris 2024, c’est un événement unique, une date gravée dans le calendrier. Médecin, si tout va bien, à l’issue de mes études, je le serai pour la vie. Alors il faut savoir être pragmatique et le sport va prendre plus de place ces prochains temps. Aujourd’hui, je m’entraîne huit fois par semaine. Je vais devoir augmenter ce volume pour viser 1 heure 18 minutes sur les 20 km. » Dans quatre ans (la durée normale), peut-être cinq ou six, à l’issue de son internat dont le déroulé sera nécessairement aménagé, le docteur Gabriel Bordier soignera les corps malades. En Mayenne ou ailleurs, en libéral ou à l’hôpital, « Je n’en ai aucune idée pour le moment et je n’ai pas envie de m’imposer des contraintes ! »

Mais avant ce premier rendez-vous professionnel, il en est un qui, entre le 26 juillet et le 11 août 2024, s’annonce inoubliable.

*Un esprit sain dans un corps sain.

Type éditorial