Pauline a réalisé son apprentissage au sein d'une antenne solidarité où depuis, elle travaille ; Frédéric a réussi sa reconversion à la suite d’une maladie ; Hélène profite des vertus de la mobilité interne. Trois agents du Conseil départemental, trois parcours, trois histoires.
Un apprentissage gagnant
Pauline Gergaud, 25 ans, est assistante de service social au centre départemental de la solidarité à Château-Gontier-sur-Mayenne. Elle est employée au service de l’action sociale de proximité depuis le 1er septembre 2023, après y avoir effectué son apprentissage. « Élève au centre de formation Askoria de Rennes, une école qui forme au travail social, j’ai réalisé mon apprentissage sur le poste que j’occupe actuellement. La transition entre la fin de mon apprentissage et ma prise de poste s’est donc faite naturellement et j’ai pu être d’emblée opérationnelle sur mes missions ». Pauline remplace l’une de ses deux maîtres de stage qui l’ont accompagnée durant son année d’apprentissage, un atout supplémentaire pour la jeune femme, car elle connaît déjà l’équipe, le territoire et les habitants. « Mon métier repose en partie sur les relations humaines. Aucun accompagnement n’est identique. Il faut savoir composer différemment. Je dis parfois, en souriant, que nous sommes les médecins généralistes du travail social ! En cela, mon apprentissage fut enrichissant car il m’a permis de gagner cette expérience qui ne s’acquiert qu’au seul contact du public », relate Pauline. Désormais autonome, Pauline peut cependant compter sur ses collègues plus expérimentées : « On fonctionne de façon transversale, avec un partage d’expériences sur les dispositifs ou l’accompagnement proposé ». En première ligne face à des situations sociales parfois tendues, le métier d’assistante sociale requiert de la maîtrise : « On fait face de plus en plus au mal-être des personnes, mais le dialogue apaise les tensions. Mon travail est de faire avec les personnes accompagnées et pas à leur place », conclut Pauline, heureuse du travail accompli quand des situations se dénouent.
Une reconversion réussie
C’est un lieu qui donne envie usagers », précise Frédéric. Titulaire de manier le tournevis et d’un BEP électrotechnique et formé la clé de 12. Cet atelier est désormais celui de Frédéric Masson, 48 ans, agent technique au collège public Sévigné de Mayenne. Ses gestes un peu plus lents trahissent la maladie qui l’a contraint à quitter son précédent poste à l’unité d’exploitation routière de Parigné- sur-Braye. « Si dans mon entourage amical, certains avaient décelé mes pertes d’équilibre, personnellement je ne ressentais pas de difficultés dans mon travail. Finalement, des examens médicaux ont révélé une sclérose en plaques ». Cette annonce le dévaste. Il s'ensuit une période d’inactivité de 18 mois : « Je n’en pouvais plus de rester chez moi. Je voulais bosser ! » Après des entretiens avec les ressources humaines, et notamment avec la personne chargée de la mission handicap, un changement de métier est envisagé : « C’était devenu dangereux de travailler sur les routes, pour moi comme pour les usagers", précise Frédéric. Titulaire d'un BEP électrotechnique et formé à la plomberie, Frédéric cumule les atouts pour réussir sa reconversion : "Au début de ma carrière, j'ai travaillé comme agent d'entretien à l'université de Caen. Je suis un bon bricoleur. Alors, quand on m’a proposé de deveniragenttechnique,unefonction où la polyvalence est une qualité, l’idée m’a plu », relate Frédéric. En binôme avec l’agent auquel il a succédé, Frédéric a commencé à mi-temps en janvier 2023, avant de passer à 100 % en novembre dernier : « Nous y sommes allés par palier. Aujourd’hui, j’effectue quasiment tous les travaux hormis peut-être celui de changer un néon défectueux car il faut grimper sur un escabeau et lever les bras. L’équilibre reste mon point faible ! » Frédéric apprécie les contacts quotidiens avec les élèves et les personnels de l’établissement. « Ça me donne le moral et ce lien social est essentiel dans ma lutte contre la maladie », conclut-il.
Les vertus de la mobilité interne
Son BTS assistante de gestion des PME/PMI en poche, Hélène Véron intègre les services du Conseil départemental en 2004 : "Il s'agissait d'une première expérience qui m'orientait plutôt vers la sphère privée. Des stages en mairie m’avaient cependant permis de découvrir avec intérêt le secteur public », relate Hélène. Un remplacement de congé maternité comme agent d’accueil à l’antenne solidarité de Craon constituera sa première expérience. Elle sera suivie d’une longue séquence au sein du service d’aide sociale à l’enfance (ASE), après un bref intérim à la direction de l’insertion et du logement : « J’ai travaillé 12 ans comme gestionnaire enfance à l’ASE. À mes débuts, j’ai bénéficié d’un tuilage avec la personne que je remplaçais et qui était en cessation progressive d’activité ». Hélène s’est épanouie dans ce service « formateur sur le plan administratif, la gestion de dossiers, le travail en équipe et la connaissance de l'institution", précise-t-elle. "La confrontation à des dossiers difficiles et le fait d'avoir eu des enfants m'ont empêchée , peu à peu, d'avoir le recul nécessaire pour travailler sereinement. J'ai alors eu l'envie de postuler sur une fonction qui m'offrirait une vue à 360° de la collectivité. En devenant agent d’accueil à l’hôtel du Département en 2017, Hélène vise juste : « Il n’y a pas mieux pour être en contact avec tous les services. Ce poste m’a également permis de remplir le rôle d’huissier lors des sessions de l’Assemblée départementale et ainsi mieux saisir le fonctionnement politique de l’institution ». Depuis 2021, Hélène a rejoint la direction de la communication et de l’attractivité en tant qu’assistante de direction : « Avec de nouvelles découvertes à la clé : les marchés publics, le budget, l’organisation d’événements... » Hélène ne s’interdit pas une nouvelle expérience au sein du Conseil départemental : « J’ai quelques idées en tête, mais pour le moment je continue avec l’équipe de com’ », dit- elle dans un éclat de rire !