La Protection maternelle et infantile aux côtés des familles
L’annonce d’une grossesse, la naissance d’un premier enfant et la joie de devenir parent sont de beaux moments à vivre. Cependant, ils peuvent s’accompagner de stress, de doute ou simplement de difficultés d’organisation telles que le choix d’un(e) assistant(e) maternel(le) ou l’accueil du nouveau-né à la maison. Des années plus tard, d’autres interrogations surviennent, à l’adolescence notamment, au sujet de la puberté et de la contraception. Au Conseil départemental, la Protection maternelle et infantile (PMI) accompagne toutes ces étapes de la vie grâce à la mobilisation de professionnels de santé (puéricultrices, infirmiers, sages-femmes, médecins, psychologues, éducatrices) et d’agents administratifs. Accessible au cœur des territoires, suivant le maillage des zones d’action médico sociale (ZAMS), la PMI est au service des petits Mayennais et de leur famille.
Selon des chiffres récents de l’Insee, la Mayenne est le premier département ligérien pour le taux de fécondité, avec 1,95 enfant par femme contre 1,68 pour la région et 1,64 pour la France métropolitaine. Des statistiques qui placent la Mayenne au 4e rang national et confortent plus que jamais le rôle de la PMI auprès des familles.
L’accueil du jeune enfant
Parmi les activités de la PMI, figure l’accueil du jeune enfant. Sous l’autorité du Département, sont délivrés les agréments aux assistant(e)s maternel(le)s qui gardent les enfants à leur domicile ou au sein d’une maison d’assistant(e)s maternel(le)s (MAM). Quelques chiffres-clés rendent compte de ce volet important : en 2023, 65 agréments (34 à domicile et 31 en MAM) ont été délivrés ; 1 899 assistant(e)s maternel(le)s exerçaient en Mayenne au 31 décembre 2023, soit à leur domicile soit dans l’une des 120 MAM, offrant une capacité d’accueil d’environ 7 500 enfants. Dans le département, faire garder son enfant ne ressemble pas à un parcours du combattant auquel on peut être confronté dans les grandes métropoles françaises. Virginie Plicque, directrice adjointe de la PMI, sage-femme de métier, estime que « l’offre d’accueil reste diversifiée et accessible en Mayenne, qu’elle soit individuelle ou collective. On constate cependant certaines disparités notamment en milieu rural lors de départs à la retraite non remplacés ou pour répondre à un besoin d’horaires atypiques, principalement en milieu urbain, plus difficile à satisfaire ». Pour devenir assistant(e) maternel(le), il faut solliciter la PMI et remplir un document Cerfa. Il est nécessaire d’obtenir l’agrément, et les services qui le délivreront s’attacheront, lors d’entretiens, à vérifier si les conditions d’accueil sont remplies (visite des lieux), si les besoins de l’enfant sont connus, si les limites et les exigences du métier sont comprises et appréhendées. Après l’obtention du précieux sésame, une formation de 80 heures est obligatoire, suivie d’une seconde de 40 heures. Dans l’exercice de leur profession, les assistant(e)s maternel(le)s peuvent compter sur les relais petite enfance (RPE) pour accéder à des formations, participer à des temps d’analyse et de pratique. Le site internet commesurdesroulettes.lamayenne.fr propose également des informations utiles aux professionnels.
Plus de 6 500 consultations par la PMI
Essentiel est le rôle joué par la PMI pour le suivi de grossesse, la santé des enfants et des adolescents ou encore le soutien à la parentalité. Rattachées au service de prévention maternelle et de santé sexuelle, des sages-femmes réalisent des suivis de grossesse, des entretiens prénataux, des préparations à l’accouchement et s’assurent ainsi que tout soit fait pour que bébé naisse dans les meilleures conditions. Ainsi, en 2023, elles ont assuré pas moins de 580 consultations et effectué 423 visites à domicile.
Cet accompagnement est d’autant plus important auprès des familles les plus vulnérables. Après la naissance, pour les enfants âgés de 0 à 6 ans, un suivi peut se prolonger par les médecins et les infirmières puéricultrices de la PMI. Ils s’assureront du bon développement de l’enfant, de son état de santé et de la mise à jour de ses vaccinations : « Ces consultations sont effectuées dans les centres de PMI ou au domicile des parents, avec cette volonté de rendre notre service le plus accessible et de créer un climat de confiance avec des familles parfois isolées », précise Virginie Plicque. L’activité du service est forte puisque, en 2023, 6 568 consultations par les infirmières puéricultrices et les médecins de PMI ont été menées, soit près de 4 500 enfants vus
Bilan de santé à l’école : la Mayenne, très bonne élève
Prévenir, c’est guérir. La prévention précoce étant à la base du travail de la PMI, le Conseil départemental s’est donné pour ambition de proposer un bilan de santé à tous les élèves de moyenne section (3-4 ans) des écoles maternelles. Dans ce domaine, la Mayenne peut être citée en exemple puisque 97 % des enfants concernés sont vus, un pourcentage exceptionnel au niveau national : « Les infirmières de PMI se rendent dans les écoles pour faire passer aux enfants des tests de motricité, d’audition, de vue, et consultent la dentition, la taille, le poids. Cet examen permet de repérer les problèmes et d’orienter vers les professionnels de santé, y compris les médecins de PMI. La réussite de ce dispositif s’explique par des professionnels déployés sur des territoires d’interventions (ZAMS), un infirmier dont c’est la mission principale et par une coordination efficiente avec les écoles et l’Éducation nationale », souligne Virginie Plicque. Plus que jamais, le Département et son service de protection maternelle et infantile sont au service de la santé des enfants et du bien-être des parents.
Zoom sur les centres de santé sexuelle
Placés sous la direction de la PMI, les centres de santé sexuelle (auparavant centres de planification et d’éducation familiale) sont des lieux d’information où l’on peut, anonymement et gratuitement, poser toutes les questions relatives à la vie sexuelle et affective. Comme l’explique Charly Seigneuret, sage-femme et chef du service prévention maternelle et santé sexuelle : « Le spectre des sujets abordés en consultation est large : contraception, vaccination, échanges sur la vie sexuelle et affective, dépistage des infections sexuellement transmissibles, questionnement autour de la vie de couple et la parentalité, demande d’examen gynécologique de prévention, test de grossesse ou demande d’information sur les interruptions volontaires de grossesse, ménopause, lutte contre les violences sexuelles et sexistes... Médecins, sages-femmes, conseillère conjugale répondent à toutes les questions. » Deux tiers des patients sont âgés de 12 à 25 ans : « Nous assurons la confidentialité pour tous, même vis-à-vis des parents pour les mineurs », précise Charly Seigneuret. Les six centres de santé sexuelle (trois à Laval, Château-Gontier-sur-Mayenne, Évron, Mayenne), espaces d’information, d’accompagnement et de prévention ont réalisé 1 380 consultations dont 450 destinées à des mineurs en 2023.
Julie Ducoin, présidente de la commission Prévention et protection de l’enfance
« On a coutume de dire que le Département est là pour vous, de la naissance au grand âge. C’est vrai, mais pas tout à fait exact ! Avec le service de protection maternelle et infantile, l’action du Département débute avant même la naissance du bébé puisque les sages-femmes de PMI sont amenées à assurer des suivis de grossesse. La PMI joue un rôle déterminant s’agissant notamment des modes de garde du jeune enfant, et c’est sans doute ce service qui est le mieux identifié par le public. Cependant, le champ d'action de la PMI est beaucoup plus vaste. Il concerne aussi bien la santé des enfants de 0 à 6 ans, les jeunes parents parfois confrontés à des difficultés sociales (aide à la parentalité), ou la vie sexuelle et affective grâce à l’action des centres de santé sexuelle. La PMI est un service qui s’adresse au plus grand nombre et à tous les moments de la vie ».
Comment joindre le service de la PMI ?
02 43 49 14 56
Les MAM, une réussite « made in Mayenne »
La première maison d’assistant(e)s maternel(le)s voit le jour au printemps 2005, à Évron. L’ancien président du Conseil départemental et sénateur Jean Arthuis s’intéresse d’emblée à ce mode de garde innovant. L’élu souhaite l’expérimenter dans le département, et treize MAM se créent à l’automne 2005. Mais des freins persistent à l’ouverture de nouvelles MAM. Jean Arthuis propose alors une loi pour simplifier la procédure d’ouverture et permettre aux parents d’autoriser l’assistant(e) maternel(le) qu’ils emploient à déléguer la garde de leurs enfants à ses collègues de la MAM. Aujourd’hui, la Mayenne compte 120 MAM ! Comme Little Feet à Laval où Jenni et Séverine, à l’origine du projet en 2018, Émilie, Anne-Bérengère et Véronique gardent 16 enfants. La vaste maison qu’elles louent a été aménagée avec une grande pièce de vie, des chambres, une cuisine, une salle d’eau, un coin change, une salle de motricité, une salle sensorielle et des espaces verts. « Nous travaillons en équipe pour le fonctionnement quotidien de la MAM (répartition des tâches, planning) ou la prise de décision comme l’intégration d’un(e) nouvel(le) assistant(e) maternel(le), l’accueil d’un nouvel enfant, l’élaboration de projets et d’activités pour les enfants », indique Jenni, dont l’accent laisse deviner que sa langue maternelle est celle de Shakespeare. En effet, ici on s’exprime quelquefois en anglais pour parler aux enfants : « C’est l’une des particularités de notre MAM », précise Séverine. Émilie ajoute : « Nous utilisons également la langue des signes pour laquelle j’ai été formée, comme Véronique, afin de faciliter la communication avec les enfants. » Anglais ou signes, les cinq assistant(e)s maternel(le)s de Little Feet pratiquent ces formes de communication à bon escient. Ce que les enfants semblent apprécier, au vu de leurs mines réjouies.
