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Andrée, supercentenaire ! - Rencontre avec la doyenne de la Mayenne et vice-doyenne de France, Andrée Bertoletto, 112 ans

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Rencontrer une personne âgée de 112 ans est vertigineux. Vertiges quand on réalise qu’Andrée Bertoletto, ce petit bout de femme qui se tient devant vous, a poussé son premier cri le dimanche 1er janvier 1911 !

C’était à la Chapelle-Anthenaise. Et très vite, on ressent une irrépressible envie de se plonger dans un livre d’histoire pour bien avoir en tête, conscience même, vers quel passé notre supercentenaire mayennaise nous catapulte. Que nous dit la chronique du XXe siècle au sujet de l’année 1911 ? L’aviation prend son envol avec les premiers exploits de Louis Blériot, Marie Curie reçoit le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le radium et le polonium, le Norvégien Roald Amundsen est le premier homme à atteindre le pôle Sud, Jules Bonnot et sa bande entament leur entreprise criminelle en utilisant la vitesse des automobiles toujours plus nombreuses à cahoter sur les routes de France et de la Mayenne…

 

À la retraite depuis 1968

Retour en 2023. Avec une supercentenaire, les références au temps sont démesurées, parfois cocasses. Ainsi, Andrée filait sur ses 9 ans quand l’armistice, mettant fin à la première guerre mondiale, fut signé le 11 novembre 1918. Elle s’est mariée le 25 mai 1935 à Montsûrs, a pris sa retraite en 1968 au moment où la France bâtissait des barricades ! Elle touche toujours une pension de réversion de son mari, Alphonse, un émigré italien décédé en 1978, et qui fut entrepreneur de maçonnerie à Montsûrs. Andrée exerça à ses côtés comme secrétaire-comptable de l’entreprise.

Elle a vécu l’essentiel de sa vie dans une petite maison de bourg, au 14 rue de la Libération à Montsûrs. « Ce n’est qu’un dégât des eaux qui l’a contrainte, à 105 ans, de rejoindre l’Ehpad La douceur de vivre à Montsûrs. Nous étions aussi rassurés de la savoir en sécurité dans cet établissement », précise Jean-François Bazin, l’un des quatorze neveux et nièces qui lui rend visite régulièrement. Le couple Bertoletto n’a pas eu d’enfant. Choyée par le personnel, Andrée est la mascotte de l’Ehpad et tout le monde est fier de la côtoyer quotidiennement. Aujourd’hui, ses journées se déroulent la majeure partie du temps dans le fauteuil de sa chambre. Lecture, « elle lit quotidiennement », assure son neveu, télévision, notamment les émissions ayant trait à la nature, suffisent à son bonheur. Atteinte de surdité, la communication est devenue difficile, mais l’œil pétillant et intrigué au moment de la séance photos révèle une présence affirmée : « Elle a toute sa tête et sait bien pourquoi vous êtes venu la rencontrer ». Il y a peu de temps, Andrée se levait toute seule pour aller faire sa toilette : « Des chutes sans gravité, mais entraînant des hématomes spectaculaires ont amené à la pose d’une contention légère », relate son neveu.

 

Une vie tournée vers les autres

La question brûle désormais les lèvres. A-t-elle un secret de longévité ? On ne va pas vous faire le coup du petit verre de porto, mais celui du chocolat, oui ! « C’est un de ses péchés mignons comme le café après le repas et les biscuits à la cuillère », remarque Jean-François Bazin. Mais Andrée Bertoletto, c’est avant tout une vie sans excès : « Un appétit d’oiseau, une nourriture frugale et peu carnée, un verre d’eau tous les matins et une consommation régulière de thé et de café », résume son neveu. C’est également une activité physique, peu intense mais régulière, tout au long de sa vie le plus souvent constituée par des activités domestiques comme le ménage ou le jardinage : « Durant sa jeunesse, il lui arrivait parfois de se déplacer à bicyclette, pédalant 50 à 60 km par jour ! », relate son neveu qui affirme « qu’elle a rarement été malade ». Beaucoup d’énergie donc et de bienveillance : « Ma tante a eu une vie tournée vers les autres avec de nombreuses activités bénévoles à son actif, une existence remplie de bonne humeur malgré les difficultés de la vie. Jamais elle ne se plaint et est d’un caractère optimiste. Je ne sais pas si tout cela a à voir avec un quelconque secret de longévité, mais c’est comme cela qu’elle vit. » Femme pieuse, Andrée se demande quelquefois si, là-haut, le bon Dieu ne l’aurait pas oubliée.

 

Supercentenaire

Ce terme désigne les personnes âgées de 110 ans et plus. Avec ses 112 ans et un printemps, Andrée est doyenne de la Mayenne et la 2e femme la plus âgée de France. Fait incroyable, elle n’est pas la doyenne de la région ! En effet, Marie-Rose Tessier née le 21 mai 1910, doyenne de France, vit aux Sables d’Olonne. Les deux ligériennes occupent donc les deux premières places de ce classement national ! Selon le forum animé par un groupe de passionnés (https://centenairesfrancais.forumactif.org/), référence en la matière, au 25 avril, la France comptait 31 supercentenaires (29 femmes et 2 hommes). En Mayenne, deux autres femmes ont plus de 108 ans : Marie Deffay de Soulgésur-Ouette, née le 18 septembre 1913 et Marie-Louise Grimault d’Alexain, née le 31 août 1914.

Type éditorial