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Bien vieillir en Mayenne

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Quand on est en bonne santé et que l’esprit reste vif, la question du grand âge et de la dépendance apparaissent comme des sujets lointains. Pourtant, une mauvaise chute ou un lent déclin cognitif peuvent tout remettre en cause, précipitant la personne et son entourage familial dans une spirale de questions. Le maintien à domicile est-il possible ? Quelles sont les alternatives ? Existe-t-il des aides techniques ou financières ? À qui s’adresser ?

En Mayenne, le Conseil départemental, via la Maison départementale de l’autonomie, est l’interlocuteur privilégié. Écouter, orienter, informer, accompagner, aider, le Département, outre ses missions obligatoires, met également en œuvre des politiques publiques innovantes en ayant comme principale préoccupation la prise en charge bienveillante des aînés et une réponse adaptée au vieillissement de la population dont le souhait majoritaire aujourd’hui est de vivre le plus longtemps possible à domicile.

En quelques chiffres : 

  • 44,57 millions € soit le budget du Conseil départemental consacré aux personnes âgées
  • + 28% d'augmentation du budget alloué à l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) entre 2019 et 2022 pour les personnes vivant à domicile
  • 31 000 nouvelles personnes âgées de plus de 65 ans en Mayenne d'ici à 2050 (source Insee)

 

L a proportion de personnes désireuses de vivre leurs vieux jours à leur domicile tend à s’accroître et atteint aujourd’hui près de 90 % de la population. À partir de 2030, les babyboomers nés après la seconde guerre mondiale, seront de moins en moins enclins à rejoindre un établissement d’hébergement. Nombreux, en effet, sont celles et ceux qui rêvent de couler une heureuse retraite chez eux, dans un lieu familier et rassurant, avec une aide à l’autonomie quand cela est nécessaire.

Rendre le métier d’aide à domicile plus attractif

Pour accompagner cette tendance, qui se prépare dès à présent, le Département veut, en premier lieu, susciter de nouvelles vocations en rendant les métiers du maintien à domicile plus attractifs et en les dotant d’une plus grande reconnaissance professionnelle. Qu’il s’agisse de l’amélioration des conditions d’exercice, de la revalorisation des salaires, de la délivrance d’une carte professionnelle ou de la mise en œuvre de formations adaptées, les leviers d’action sont multiples. Une académie des métiers de l’autonomie, qui dispense une formation personnalisée répondant à ce besoin de métiers de services aux personnes, va voir le jour à titre expérimental, sur le territoire des Coëvrons grâce au partenariat entre la région des Pays de la Loire, la fédération des Maisons familiales et rurales et le Conseil départemental.

« La Mayenne compte près de 1 360 professionnels. Il faudrait recruter environ une centaine de personnes pour que les besoins des services d’aide et de l’accompagnement à domicile soient comblés », précise Paul Le Callennec, directeur de l’Autonomie au Conseil départemental.

Attirer plus de candidats passe également par l’évolution de la profession d’aide à domicile en offrant la possibilité de l’exercer à temps complet, à domicile comme en établissement, deux activités parfaitement complémentaires. Le Département a également expérimenté la mise à disposition de voitures de service électriques pour les personnels des établissements d’aide à domicile. Il s'agit d’accompagner massivement les services d’aide à domicile dans la mise en œuvre de flotte de véhicules propres pour améliorer les conditions de travail des auxiliaires de vie.

 

Des aides techniques pour favoriser le maintien à domicile

Mesure du premier plan May-Aînés, l’installation de dispositifs techniques dans les logements, en partie financée par le Département, a favorisé le maintien à domicile des personnes en limitant leurs risques de chutes. Dans la même veine, et à partir du 1er janvier 2024, le Gouvernement généralisera Ma prime Adapt’ pour les personnes âgées de plus de 70 ans. Autre aide technique, la mise à disposition de véhicules pour chacun des neuf EPCI pour faciliter le transport des personnes âgées. Quant aux aidants, piliers indispensables à la réussite d’un maintien à domicile, ils peuvent bénéficier de temps de répit supplémentaire, lors de situations éprouvantes avec une participation du Département jusqu’à 6 heures.

Développer les habitats intermédiaires

Si le Conseil départemental s’est résolument engagé dans l’aide au maintien à domicile, des solutions alternatives existent. Avec l’avancée en âge, le chez-soi n’est pas toujours le domicile où la personne a passé sa vie. De nombreuses formules, dites intermédiaires, ont émergé. Ce peut être un logement qui réunit les critères d’intimité de l’habitat individuel et de confort adapté, comme les logements neufs ou rénovés conçus pour des personnes âgées, à mi-chemin entre le domicile et l’établissement. Il existe aussi les résidences autonomie que le Conseil départemental souhaite voir se développer. Ce type de structure réunit des personnes âgées autonomes, mais ne pouvant ou ne désirant pas vivre isolées. Ces résidences offrent un habitat privatif et des espaces communs, avec le bénéfice, sous conditions de ressources, de l’aide sociale à l’hébergement (ASH). La Mayenne en compte 12 pour un total de 415 places. Particularité mayennaise, 50 % de ces résidences autonomie sont de petite taille, avec moins de 30 places.

L’habitat inclusif comme le béguinage, qui permet à des personnes âgées de vivre ensemble dans des lieux mixant le privatif et le collectif et au sein d’ensembles immobiliers à taille humaine, avec un accompagnement et une aide individualisée, est également en vogue. Citons enfin les résidences seniors, structures privées plébiscitées, et enfin l’accueil familial (agrément professionnel délivré par le Département) où la personne âgée est accueillie dans une famille et partage son quotidien entre espaces privatifs et communs. Peu importe l’habitat dans lequel loge la personne âgée, elle peut bénéficier des aides financières individuelles du Département liées à la perte d’autonomie.

L’importance du lien social

La notion de « bien vieillir » recouvre également une dimension de prévention. Entretenir sa forme physique et intellectuelle est un prérequis pour vivre le plus longtemps possible et en bonne santé à son domicile. Des associations, telles que Les Possibles à Mayenne, animent divers ateliers : « Par petits groupes, nous proposons chaque semaine des rendez-vous pour stimuler les méninges ou entretenir sa forme physique. Tous les exercices sont réalisés dans la bonne humeur, sans aucune contrainte de performances. Le jeu est omniprésent lors de nos ateliers », précise Laurie Tarral, employée par l’association. Le public a une moyenne d’âge de 65 ans et demi « Notre doyenne a 93 ans et se porte à merveille ! », précise Laurie Tarral qui précise « qu’au-delà des aspects physiques et cognitifs, celui de facilitateur de lien social est tout aussi important pour bien vieillir ».

 

Le rôle de l’EHPAD reste essentiel

Si les alternatives à l’hébergement en EHPAD doivent être développées, ces établissements resteront un maillon indispensable de la prise en charge des personnes très âgées souffrant d’une perte d’autonomie importante. Ils offrent une réassurance psychologique à certaines personnes qui redoutent l’isolement ou l’éloignement du soin. Toutefois, l’EHPAD est appelé à évoluer en étant plus ouvert avec une meilleure intégration des services d’aide à domicile et des équipes de soins et/ou médicosociale. L’EHPAD est devenu un lieu de vie et non plus seulement un lieu de résidence, ce qui exige un effort de rénovation important. Dans le cadre du premier plan May’Aînés (un second plan est en cours d’écriture), le Département a doublé son investissement en faveur des projets immobiliers concernant les EHPAD, à l’exemple de ceux de Pontmain (760 000 € pour une restructuration complète), et de la Baconnière (construction d’un nouvel établissement financé en partie par le Conseil départemental à hauteur de 1,42 M€).

 

La Maison départementale de l’autonomie

Située au centre Jean-Monnet à Laval, la Maison départementale de l’autonomie est la porte à franchir pour disposer de toutes les informations ayant trait au grand âge, au handicap et plus globalement à la perte d’autonomie, que vous soyez aidant, professionnel ou la personne concernée. Pour faciliter son accès, elle dispose de onze antennes équitablement réparties sur le territoire. Le dédale administratif étant couramment une pierre d’achoppement à la constitution d’un dossier, la MDA a fait de la simplification administrative son cheval de bataille. Ainsi, elle met en œuvre des dispositifs d’organisation efficients, à l’exemple du principe « Dites-le nous une fois ». Cette procédure permet la transmission des informations entre les différentes administrations liées à un dossier ce qui évite à l’usager de répéter les mêmes informations à différents interlocuteurs.

Tél. : 02 43 677 577 ; 12 quai de Bootz à Laval

Bien vieillir, un enjeu de société

Le 3 mars dernier, Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées était en Mayenne pour participer à une conférence dédiée au bien vieillir organisée dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR), et où il fut plus précisément question de formation et de parcours professionnel des aides à domicile. Au même titre que le réchauffement climatique ou la santé, la thématique du bien vieillir est l’un des enjeux de société sur lequel le président de la République a souhaité travailler avec les interlocuteurs de terrain. Les départements, chefs de file de l’accompagnement de la perte d’autonomie, sont des partenaires de premier ordre et leur voix compte. Olivier Richefou a, par ailleurs, animé un groupe de travail sur le grand âge aux Départements de France (ADF) : « Nous avons rencontré pendant plusieurs mois tous les acteurs (fédérations, associations, élus) impliqués dans le grand âge pour réfléchir à l’évolution des dispositifs, partager nos expériences et faire émerger des propositions », explique le Président du Conseil départemental, également membre du conseil d’administration de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).

Le 4 avril, alors que la proposition de loi « portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France », était examinée et enrichie en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, les principales conclusions du CNR sur le bien vieillir étaient présentées. La proposition de loi débattue en séance a constitué la première brique de cette réforme. Une deuxième brique prendra la forme d’un plan d’action que le ministre présentera début juin, reprenant les mesures qui ne relèvent pas de la loi et les propositions du CNR. La troisième brique sera inscrite dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) début octobre où la question des financements sera abordée.

Corinne Segrétain et Aurélie Mahier, présidente et vice-présidente de la Commission autonomie

« Deux constats majeurs se dessinent aujourd’hui : dans les années 2030, une grande partie de la population née après la seconde guerre mondiale atteindra le grand âge ; dans le même temps, l’immense majorité de cette population désirera vivre à son domicile le plus longtemps possible. Le défi du Conseil départemental est de répondre à ces enjeux de société en initiant ou en facilitant les projets qui offriraient la possibilité de vivre chez soi en parfaite sérénité », résument Aurélie Mahier et Corinne Segrétain. « Toutefois, poursuit la présidente de la Commission autonomie, il est important de ne pas opposer la vie au domicile à celle en établissements pour personnes dépendantes, une solution adéquate quand l’autonomie n’est plus possible. Entre ces deux solutions, il existe d’autres façons de vivre son grand âge et la notion de parcours est primordiale. À chaque étape de sa vie peut correspondre un modèle d’habitat qui vous conviendra mieux, sur une période plus ou moins longue. La notion de souplesse est également cruciale ». « Il ne faut pas à tout prix placer les personnes dans des cases, l’important est de vivre sereinement son grand âge quels que soient le lieu et le degré d’autonomie », ajoute Aurélie Mahier. « Que l’habitat soit inclusif, participatif, partagé, à domicile et même en établissement, la notion de lien social et d’ouverture sur l’extérieur nous semble indispensable au bien vieillir », concluent les deux conseillères départementales.

Rendez-vous le mercredi 6 décembre 2023 à Espace Mayenne pour le Salon du Bien Vieillir.

Type éditorial