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Jordy Weiss, « El Gitano »
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Jordy Weiss, « El Gitano »

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Le boxeur lavallois est aussi affable dans sa relation aux autres que guerrier redoutable quand il monte sur un ring.

Jordy Weiss, « El Gitano »

C’est un garçon poli et prévenant qui nous reçoit chez lui, dans un petit appartement coquet situé à l’étage d’un immeuble commun. Un café accompagné de quelques guimauves en guise de bienvenue, et voilà le boxeur mayennais qui déroule le fil de sa vie. Né à Rouen, Jordy est arrivé en Mayenne à l’âge de 7 ans : « Nous sommes revenus aux sources en quelque sorte puisque le berceau familial, c’est la Mayenne ». Mais il existait une autre motivation à ce déménagement : la boxe. « Où j’habitais, je n’avais pas accès à un club. Mon père, lui-même ancien boxeur, connaissait Bruno Crétois, entraîneur à la section boxe du Stade Lavallois. Par son intermédiaire, j’ai pu prendre mes premières leçons de boxe éducative ». Jordy laisse très vite entrevoir d’excellentes dispositions techniques. Dès son plus jeune âge, il vit et respire boxe. « L’été, quand on partait avec la caravane sur les routes de France, je pleurais de ne pas pouvoir m’entraîner. C’était un sacrifice ». L’hiver, toute sa famille vibrait lors des galas de boxe organisés à la salle Constant-Laisis de Laval : « On se retrouvait nombreux, cousins cousines, à encourager Stanislas Salmon, mon idole d’enfance ». Son père cultivait cet intérêt en lui transmettant ses meilleures VHS consacrées aux films sur le noble art et autres combats d’anthologie, dont ceux de Mohamed Ali, son boxeur préféré.

 

Le voyage lui manque

Jordy Weiss appartient à la communauté des gens du voyage. Une culture dont il est très fier et qu’il affiche, à l’image du drapeau gitan flottant sur le ring avant chacun de ses combats ou en se faisant appeler « El Gitano » : « Ce sont mes racines et mes valeurs », confie-t-il. Cependant, il est conscient de l’actualité qui colle souvent à sa communauté : « Moi qui côtoie régulièrement les élus et m’imprègne de la vie des sédentaires, je conçois les tensions que certaines situations engendrent, souvent en lien avec l’installation sans autorisation sur des terrains privés ou publics, et je les regrette. Mais aujourd’hui, ce n’est plus mon quotidien même si le voyage me manque à un point que vous n’imaginez pas ». L’été, Jordy et sa compagne renouent avec cette vie d’itinérance en caravane. Et la boxe n’est jamais très loin : « Ce qui m’importe quand j’arrive dans une ville, ce n’est pas l’aire d’accueil, mais plutôt si je vais pouvoir disposer d’une salle de boxe pour m’entraîner. J’ai mes habitudes à La Baule, Saint-Nazaire ou Perpignan ! ». Aujourd’hui sédentarisé, Jordy fait construire à Laval : « Un peu de terrain, une maison pour loger ma famille et le contact avec la nature, car c’est essentiel pour moi ».

Rendre la pareille

Toujours élégamment habillé, « les fringues, c’est mon péché mignon et j’y consacre un bon budget ! », doté d’une communication efficace et soignée sur ses réseaux sociaux, Jordy Weiss est à l’aise dans cette vie de sportif de haut niveau et sa relation au public et aux partenaires et conscient de sa bonne étoile : « J’essaie de rendre la pareille en répondant à un maximum de sollicitations. Quand on me reconnaît dans la rue, j’apprécie d’engager la conversation au sujet de mon sport et de ses valeurs », relate Jordy. Le boxeur entretient de sincères relations amicales avec d’autres sportifs et clubs locaux, mais pas uniquement. « Il m’arrive d’intervenir dans les écoles auprès d’élèves, notamment ceux qui sont en difficultés, pour les sensibiliser à l’importance de poursuivre leur scolarité le plus longtemps possible. J’ai quitté l’école en classe de 5e, ce n’était pas notre truc dans la famille, je pensais avant tout à la boxe. Je ne regrette pas ce choix car ce sport m’a fait grandir et devenir la personne que je suis aujourd’hui, mais je ne veux pas en faire la promotion. Aller à l’école, c’est fondamental ». Jordy, qui aurait aimé embrasser une carrière d’avocat dans une autre vie, aimerait, à l’issue de sa carrière, passer ses diplômes d’éducateur et d’entraîneur et « rendre à la boxe ce qu’elle (lui) a donné ».

Jordy Weiss, « El Gitano »

La revanche contre Miguez à Espace Mayenne !

Jordy Weiss combattra pour la ceinture européenne en catégorie welters le 7 octobre prochain contre l’Espagnol Jon Miguez. Les deux boxeurs s’étaient quittés sur un match nul en avril dernier. Il s’agit une occasion unique de gravir une nouvelle marche vers les sommets mondiaux. À 30 ans, Jordy se donne encore au moins 5 ans pour réaliser son rêve d’un titre mondial. « Il faut que j’améliore ma force de frappe. J’ai de la puissance dans mes coups, mais il me manque parfois cette envie de faire plus mal ».

 

Cinq choses à savoir sur Jordy

  • C’est un grand fan de Bruce Lee

  • Il est ami avec Kendji Girac et Pierre-Émerick Aubameyang

  • Il pratique le golf, le tennis, le cyclisme, le basket et se passionne pour le cheval

  • Il apprécie le rap français, la musique gitane, Barry White et la variété française des années 1970

  • Chrétien évangélique, il prie avant chaque combat.

Type éditorial