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Marc Madiot : "Prendre la Mayenne en exemple"

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Dans le livre d’entretiens Parlons vélo*, du journaliste Mathieu Coureau, Marc Madiot se confie, avec pudeur, sur sa jeunesse, sa vie de coureur cycliste, sa reconversion, avec toujours en filigrane, cette Mayenne et Renazé qu’il chérit tant. « Ce bouquin, je ne voulais pas le faire car je n’en voyais pas la nécessité. Puis, finalement, j’ai dit oui. Pour mon gamin, pour qu’il voie qui était son père, et lui transmettre quelque chose. » Si aujourd’hui les stars du PSG trouvent plus grâce aux yeux de son fils que celles du cyclisme, Marc Madiot ne s’en formalise pas : « Même si ça me ferait plaisir qu’il fasse du vélo… Il décidera, mais pour le moment ça n’en prend pas le chemin ! » 

Enfant, Marc Madiot a vécu la situation inverse : « Je n’ai pas baigné dans une culture cycliste, on ne faisait pas de vélo dans la famille. » Cette culture, le champion qu’il fut se l’est forgée presque sans le savoir, à coups de pédales dans ce décor d’ardoisières. Avant d’être un objet de compétition, la bicyclette est d’abord un moyen de se déplacer : « Mes premières sorties de vélo m’ont permis d’aller un peu plus loin que le bout du chemin qui menait à la ferme familiale. » La compétition cycliste va définitivement lui inoculer le virus. Chez les jeunes, Madiot écœure ses adversaires. Le jargon cycliste fourmille d’expressions pour désigner ces terreurs du peloton. On dit qu’ils ont « la classe » ou « un gros moteur ». Madiot avait les deux. La suite, on la connaît, avec au sommet d’un palmarès prestigieux, deux monuments cyclistes, Paris-Roubaix 1985 et 1991. Et une reconversion admirablement réussie comme directeur sportif, puis manager sportif de l’équipe cycliste professionnelle Groupama-FDJ depuis 23 ans - le plus dur est souvent de durer - et président de la Ligue nationale de cyclisme depuis 2008. 

Sur ce parcours sans faute, Marc Madiot, sans prétention aucune, livre son sentiment : « Je suis devenu coureur cycliste comme on devient curé, par vocation. J’étais sûr que je ferais carrière. Idem au moment de bâtir mon équipe, j’étais sûr que j’y arriverais. J’admets que c’est particulier, mais c’est ainsi que j’ai ressenti et vécu les choses. » 

À 60 ans, Madiot a toujours l’âme d’un cadet. Dingue de vélo, il ne conçoit pas sa vie sans la petite reine. L’heure de la retraite n’est pas venue. Madiot a toujours l’envie. Et quand on lui demande ce qui le fait encore rouler, sa réponse fuse : « Demain ! Demain, c’est Madouas, Gaudu, Démare**, demain c’est avoir une équipe plus performante. J’aime les projets ! »

Présent aux Boucles de la Mayenne avec ce plaisir renouvelé « de sillonner [son] département et de repasser dans les villages où [il a] couru », le Mayennais, aussi souvent qu’il le peut, revient au nid.

« La Mayenne, Renazé, c’est mon enfance, mon refuge, ma famille, mes débuts. J’ai la chance de dormir dans la maison où je suis né ! Je me sens bien ici, connecté à la terre, avec cette impression d’être indestructible. »

Cette force qu’il puise dans ce terroir qui l’a façonné, Madiot la communique avec cette verve qu’on lui connaît. Micros ouverts ou pas. Et la Mayenne n’est jamais bien loin dans un sport caractérisé par son itinérance et son rapport intime à la géographie : « À chaque fois que je peux prendre la Mayenne en exemple, je le fais. Tout est bon pour parler de ce département, de sa sérénité, son microclimat, sa tranquillité, son économie, son patrimoine, sa culture cycliste… » Ambassadeur, on vous dit.


* Paru aux éditions Talent Sport.
** Coureurs de l’équipe Groupama-FDJ.

Type éditorial