Retour
Actualité

Marcel Duchemin, les Jeux olympiques avant tout

  • Partagez  'Marcel Duchemin, les Jeux olympiques avant tout' sur Facebook
  • Partagez 'Marcel Duchemin, les Jeux olympiques avant tout' sur Twitter
  • Partagez 'Marcel Duchemin, les Jeux olympiques avant tout' sur LinkedIn

S’il fallait retenir un trait de son caractère, ce serait l’humilité. Humble, le cycliste Marcel Duchemin l’est, nonobstant un palmarès parmi les plus denses du peloton amateur des années 1960 et 1970. Seulement, le natif de Montigné-le-Brillant n’a jamais été cycliste professionnel et encore moins participé à un Tour de France. Aux yeux d’un public moins connaisseur, cette réalité reste une incongruité. Mais sa raison était louable : il rêvait de participer aux Jeux olympiques. L’occasion se présente en 1972, à Munich.

À 26 ans, le coureur mayennais est à l’apogée de sa carrière : « En 1970, je réalise ma meilleure saison avec des victoires d’étapes et une 2e place au classement général de la Course de la Paix (ndlr : la plus prestigieuse des courses amateurs au monde), une victoire au Ruban granitier breton, au Tour de l’Avenir et une 5e place aux championnats du monde. Je fus élu "meilleur sportif de l’Ouest" 1970 en compagnie du boxeur Jean-Claude Bouttier. La saison suivante, j’enchaîne avec un nouveau succès au Ruban granitier breton, une médaille d’argent aux championnats de France et une nouvelle sélection aux mondiaux des amateurs. » En cette fin d’année 1971, les sirènes du professionnalisme hurlent logiquement aux oreilles du coureur de l’Olympique cycliste mayennais, lequel reste sourd à leurs appels. Son rêve de participer aux JO est ancré au plus profond de son cœur et de ses mollets, d’autant que ce coureur complet figure parmi les prétendants au sacre…


L’équipe de France, composée de Duchemin, Ovion, Martin et Bourreau, affiche de solides arguments. Le Mayennais a décroché sa sélection aux dépens d'Esclassan, un redoutable sprinter. « Nous sommes arrivés après la cérémonie de clôture. Quelques jours après, est survenu ce drame dont j’ai eu connaissance par un coup de téléphone de France. Pendant la prise d’otages de la délégation israélienne, j’étais au village olympique, mais l’information ne circulait pas comme aujourd’hui. C’était un village cloisonné. Une réunion de crise a cependant été organisée pour nous tenir au courant des tragiques événements. » Les Jeux reprennent le surlendemain, le 7 septembre, le jour J pour le Mayennais. Le circuit munichois lui convient. Il récite : « Au départ, il faut se méfier des chutes en pagaille avec des participants qui n’ont jamais roulé en peloton ! La course lancée, j’applique une tactique qui, souvent, me réussit. Sur les 4 heures de course environ, je passe les deux premières "au chaud" dans le peloton, sans me soucier des attaques. La troisième, je suis attentif aux formations d’échappées et aux velléités des favoris. Enfin, la dernière heure, je "saute" sur tous les coups ! » Malheureusement, l’un de ces coups part sans lui, conduit par un certain Kuiper (2 fois 2e du Tour de France en 1977 et 1980). Le Hollandais est sacré. « Je termine à une anodine 65e place après m’être relevé. Ce fut une grande déception car je n’ai jamais eu la main sur la course. » Marcel Duchemin se retire des pelotons amateurs en 1974, à 30 ans. Par la suite, il officie pour le sport et la jeunesse, en devenant le premier directeur du CREPS Laval et membre actif du CDOS Mayenne.

Cinquante années ont passé. Le Mayennais n'éprouve pas le regret d’une carrière professionnelle ou d’une médaille olympique. L'enchantement de ses proches à l'évocation de son glorieux passé sportif suffit à le rendre heureux.

Type éditorial