Pontmain : la surnaturelle
Dans leur écrin de verdure nord-mayennais, le village de Pontmain et son sanctuaire jouissent d’une renommée mondiale. Le destin de cette petite bourgade tient du miracle !
Un édifice disproportionné témoigne de la destinée extraordinaire de Pontmain. Son nom est associé aux rares apparitions de Marie formellement reconnues par l’Église. Il n’existe que douze lieux à travers le monde, théâtres d’apparition de la Vierge, à bénéficier d’une telle reconnaissance. De ce point de vue, Pontmain la discrète est l’égale de Lourdes, la très célèbre. Ce qui en fait donc (sur)naturellement l’un des lieux hautement symboliques du département. Un lieu qui a autant marqué l’Histoire avec un grand H qu’il marque les histoires individuelles, au gré des pèlerinages et des visites, même touristiques. Car Pontmain, dont la population avoisine 800 âmes, attire près de 300 000 visiteurs par an !
Le 17 janvier 1871 : épidémie, guerre et miracle
La destinée unique de ce village s’inscrit dans le contexte de l’épidémie de variole et de la guerre franco- prussienne. Le 17 janvier 1871, jour de l’apparition,
l’ennemi est aux portes de Laval et menace la Bretagne. Tous les paroissiens du village (à l’exception des 38 jeunes engagés dans le conflit), l’Abbé Guérin en tête, entourent les quatre enfants témoins du prodige : l’apparition en plein ciel d’une belle dame de bleu vêtue. Le lendemain, les Prussiens font marche arrière, et huit jours plus tard, les conditions de l’armistice sont acceptées par la France. L’avancée de l’envahisseur s’est donc arrêtée là où la Vierge est apparue aux quatre petits mayennais : Eugène et Joseph Barbedette, Jeanne-Marie Lebossé et Françoise Richer.
Une basilique emblématique
Rappel imposant de cet événement historique, la basilique néo-gothique Notre-Dame de l’Espérance, toute de granit, est sortie de terre seulement deux années après l’apparition (1873). Elle a été achevée en 1890 et élevée au rang de basilique mineure par le pape Pie X en 1905. Ainsi, le sort de la petite Pontmain a concerné les plus hautes sphères du Vatican et joué un rôle important dans le renouveau du culte marial au XXe siècle.
