Depuis le 1er juin, le colonel Thierry Robert est le nouveau chef de corps et directeur du Service départemental d’incendie et de secours de la Mayenne (SDIS 53). Il a sous sa responsabilité 1 437 sapeurs-pompiers, dont 1 321 volontaires.
Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai 50 ans, je suis papa de trois enfants, et j’arrive du SDIS du Loir-et-Cher où j’exerçais les fonctions de directeur adjoint. Je suis originaire de La Réunion, et c’est dans ce département que je me suis engagé pour la première fois auprès des sapeurs-pompiers en tant que volontaire, à 18 ans. C’est aussi là-bas que j’ai réalisé une grande partie de ma carrière comme sapeur-pompier professionnel.
Par la suite, j’ai été chargé de formation en Seine-et-Marne avant de rejoindre, en 2018, l’École nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers (Ensosp) à Aix-en-Provence comme chargé de formation auprès des élèves officiers, une école que j’ai, à mon tour, intégrée comme élève-colonel durant un an avant de rejoindre mon premier poste d’adjoint à la direction du SDIS 41 en août 2021.
Vous avez exercé comme volontaire. C’est important dans votre parcours professionnel ?
Oui, cette expérience comme volontaire demeure pour moi un marqueur fort dans ma façon d’appréhender mes missions actuelles et comme officier. J’ai été confronté au maniement des lances à incendie, à la réalisation de massages cardiaques, à des situations d’urgence. À 22 ans, j’ai effectué mon service militaire chez les pompiers de Paris, dans l’ancienne caserne de Château-Landon, où j’ai fait face à un niveau de sollicitations intense et un engagement humain très fort. Il est important de se retrouver dans les propos de vos collègues quand ils évoquent leurs difficultés, leurs dangers et leurs attentes.
D’autant plus que le corps des sapeurs-pompiers mayennais est composé à 80 % de volontaires.
Le volontariat chez les sapeurs-pompiers est une matrice qu’il faut maintenir à tout prix. C’est un enjeu majeur car il conditionne une réponse opérationnelle satisfaisante quand il s’agit de sauver des vies ou d’éteindre des incendies. J’entends continuer le travail de mes prédécesseurs sur ce point. Même si la situation du volontariat est correcte dans le département, elle demeurera toujours un point de vigilance car, comme dans toute organisation, les effectifs vieillissent et, in fine, mettent un terme à leur engagement de sapeur-pompier volontaire.
L’enrôlement de personnel féminin ou de jeunes sapeurs-pompiers est l’un des leviers qui nous permettent d’agir pour garnir nos effectifs de volontaires. Personnels administratifs et techniques, sapeurs-pompiers professionnels et volontaires du SDIS forment un tout au service des missions nobles qui sont les nôtres, de protection des personnes, des animaux, des biens et de l’environnement. Dans quelques jours, j’irai à la rencontre des personnels de chaque centre d’incendie et de secours, ainsi que des acteurs de notre écosystème, pour approfondir ma connaissance du terrain.
Quelles sont vos premières impressions concernant le SDIS de la Mayenne ?
J’arrive dans un SDIS qui fonctionne très bien et de bonne gestion, avec un modèle où le volontariat est prédominant et satisfaisant. Cependant, il faut avoir à l’esprit que nos ressources ne sont pas extensibles. Les sapeurs-pompiers sont le service public que l’on sollicite quand on n’arrive pas à avoir un rendez-vous médical ou que les services d’urgence sont fermés. Notre objectif premier étant d’offrir une réponse opérationnelle la plus efficiente qui soit, il faudra veiller à maîtriser cette sollicitation opérationnelle et, le cas échéant, identifier les leviers pour la conserver, dans la droite ligne stratégique de mes autorités, le président du SDIS 53 et de Madame la préfète.
Avez-vous des passions ?
J’aime beaucoup pratiquer les sports de nature, les trails notamment. J’apprécie également la lecture d’ouvrages traitant de sociologie et de psychologie.