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D'ici et d'ailleurs
03/01/2019

ArchiDecq

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Architecte, la Mayennaise Odile Decq est l’une des rares femmes au monde à diriger une agence internationale. Ses réalisations sont reconnues à travers le Monde. Sa patte graphique, ses inspirations, son attachement à la Mayenne : elle se confie pour lamayenne.fr.

"A part le lycée agricole, je pense avoir fréquenté tous les établissements de la ville. J’étais plutôt rebelle !" Odile Decq est née à Laval en 1955. Elle y obtient son bac en candidate libre, avant de rejoindre Rennes « étudier l’histoire de l’art, par défaut ». Au contact des étudiants en architecture, elle découvre cette spécialité, dont elle ignore quasiment tout. Qu’à cela ne tienne, elle sera architecte.

« Je n’avais aucun doute. Pourtant, on a essayé de m’en dissuader. Les filles ont beaucoup de talent pour dessiner des cuisines et des placards, me disait-on ».

Femme des années 80

Diplômée en 1978, Odile Decq, désormais installée à Paris, arrive sur un marché miné par le choc pétrolier. Loin de se lamenter sur son sort, la Lavalloise crée, en 1980, sa propre agence. « Il m’a fallu une grosse dose d’inconscience, une énorme détermination et un peu de talent », résume-t-elle. D’autant plus que l’architecte débarque dans un monde d’hommes : « Il fallait se battre, prouver ce dont j’étais capable ! Aujourd’hui, encore moins de 10 % de femmes dirigent des studios quand elles représentent 60 % de la filière étudiante. Elles semblent se dissiper », regrette-elle.

L’appel de Londres

Odile Decq a conservé, telle une signature, cette allure reconnaissable entre toutes, née du mouvement punk et gothique des années 70/80, alors en vogue dans le Londres des Clash et des Sex Pistols qu’elle fréquentait assidûment. C’est dans la capitale anglaise que son envie de se libérer d’une architecture aseptisée va prendre corps : « Sur le plan architectural, Londres avançait plus vite que toutes les capitales européennes. Je m’en suis inspirée. »

Si ses rares réalisations mayennaises au détour des années 80 (le Crédit Agricole d’Ambrières-les-Vallées et les Finances publiques à Laval) ne s’imprégneront pas de cet accent british, il en sera autrement du siège social de la Banque Populaire de l’Ouest à Rennes. Les deux bâtiments de verre et d’acier seront comme une première synthèse revendiquée de l’inspiration londonienne : « Les gens disaient ‘‘Ça sort d’où ? Qui a fait ça ?’’ L’étonnement était complet », se souvient Odile Decq qui, à l’époque, travaillait avec Benoit Cornette, son compagnon et associé, décédé en 1998.

Inaugurée en 1990, cette réalisation, maintes fois primées, offrira à son studio une reconnaissance professionnelle et identifiera définitivement sa « marque » de fabrique. 

 

« Affranchissez-vous des règles ! »

Bourreau de travail et d’une extrême curiosité, tout l’inspire : un rocher dans la lande d’Ouessant, un concept-car, les bateaux de la route du
Rhum. Une frénésie créative et anticonformiste qu’elle transmet aux étudiants de son école d’architecture créée à Lyon en 2014.

« Rêvez et affranchissez-vous des règles et des contraintes pour construire un monde qui m’intéressera quand je serai vieille ! ». 

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Type éditorial